Vendredi 14 décembre 5h00 du mat à Grand Rivière, effervescence pour cette première édition du Grand Raid Manikou. On discute avec Guillaume Lenormand qui s’aligne pour la première fois sur cette distance et qui a l’air bien détendu.
6h00, c’est le départ, 1300 m de déniv pour gravir la plus grosse bosse de la journée, la Pelée, le volcan de la Martinique. Une montée tranquille, Sandrine me préserve pour la suite !!! Arrivée au sommet dans la pluie et le brouillard qui nous vaut une descente fort glissante. Une belle partie puis nos premiers pas sur le goudron, beurk…
Remontée ensuite vers le Morne Jacob en passant par la trace des Jésuites, une partie très boueuse et difficile. Mais nous apprécions car c’est bien technique.
Le rythme n’est pas très élevé mais nous sommes tout de même dans les 40 et il n’y a plus qu’une seule fille devant. Premier gros ravitaillement, contrôle médical et restauration rapide pour repartir et franchir les 8 gués de Rivière Blanche.
Ensuite, c’est le début du calvaire avec une longue phase de plat puis enchainement de montagnes russes (les mornes) très raides le tout pendant 40 bornes sur la route !!
A la nuit tombée, çà fait tout de même plus de 12 heures que nous sommes partis, nous gravissons la montagne du Vauclin et son chemin du calvaire (le bien nommé). Les pieds commencent à chauffer méchamment et nous ressentons de désagréables brûlures dans le dos, entre les jambes et sous les bras. Le rythme baisse et le moral est au plus bas.
J’encourage Sandrine mais les douleurs sont de plus en plus vives et il devient difficile de courir mais nous doublons encore quelques concurrents.
Arrivée au deuxième gros ravitaillement, nous savons que nous n’abandonnerons plus car nous sommes tout de même venus ici pour finir. Nous limitons l’arrêt ravito au minimum ce qui nous permet de reprendre encore quelques places et repartons en marchant rapidement. Nous décidons d’ailleurs que la course n’aura plus court et que les 35 derniers se feront en marchant !!!
On arrive rapidement sur un chemin côtier où s’enchaine de longues sections sur des plages de sable mou. Quelques coureurs essayent de nous suivre mais on sent bien que tout le monde est à bout. Encore des plages, les ampoules sur et sous les pieds sont de plus en plus douloureuses du fait du sable dans les chaussures. Je vide régulièrement les miennes, Sandrine s’en fiche mais c’est pour éviter de perdre du temps et rallier plus rapidement l’arrivée. On en a marre, on ne parle pas et maintenant c’est elle qui impose le rythme. Enfin les lumières du stade en vue, 23h30, 16ème et deuxième fille, pas si mal.
Vincent Delebarre, Guillaume Lenormand et Laurence Maurin sont là pour nous accueillir, çà fait chaud au cœur. On échange nos points de vue et nos sensations. Vincent à abandonné, Guillaume fini second (bravissimo pour une première), Laurence s’est régalée (sic…) et a fait une bonne course.
Au final, nos retiendrons beaucoup de souffrance (graves brûlures pour Sandrine et mégas ampoules pour tout les deux) et peu de plaisir avec un parcours sans grand intérêt. Notre forme du moment y est certainement pour quelque chose !!!
Le lendemain, après la remise des prix (vainqueur Jacquerod), un repas et des discussions animées en compagnie des Delebarre (Vincent et Charlotte), Guillaume et quelques autres nous redonnera l’envie et peut être celle de participer à un nouvel Ultra… au mois d’Aout ??